Des pêcheurs sont dès les premières heures à leur poste, et nous prenons soin d’éviter leurs lignes en partant pour cette dernière courte navigation : ils nous saluent d’un geste amical.
Nous pagayons entre l’estuaire et le rail de navigation en suivant un alignement bizarre de grosses bouées, certaines en plastique jaune et d’autres en caoutchouc noir ou blanc, qui s’avéreront être le début d’un parc à moules.
Nous progressons vers le port de plaisance en croisant les mytiliculteurs déjà à l’œuvre, des pêcheurs sur leur barques et des pêcheurs de tellines à pied dans leurs cuissardes ou leurs salopettes étanches.
A chaque rencontre nous sommes inquiets de la réaction de ces travailleurs face à notre incursion touristique, mais à chaque fois, on répond à nos saluts ou même on les devance par des “buongiorno”, décidément la bonhommie naturelle et rassurante des sardes nous aura accompagné du début à la fin de notre séjour.
Un ferry de la Moby Line reconnaissable par sa coque décorée de personnages de cartoon nous dépasse, nous retournons dans la civilisation.
Quelques nappes huileuses en surface, une eau d’une opacité vert-brun et trois ou quatre méduses aux allures de grosses pâtisseries crémeuses calment les dernières velléités d’esquimautage final de l’ensemble de la troupe.